Les bois

Au nombre de la collection du musée Zadkine, vingt-quatre sculptures aux essences multiples forment « Tout un peuple debout, sculpté dans le bois ». Elles témoignent de l’attachement du sculpteur à ce matériau, tout au long de sa vie : des premières figures entrelacées des Vendanges de 1918 au monumental Prométhée, de 1955-1956, jusqu’à l’ultime figure d’Orphée, que tailla Zadkine dans un bois d’orme en 1960 et laissa inachevée.
Cette prédilection pour le bois, ce lien intime avec la nature lui sont venus de son enfance passée sur les bords du Dniepr et auprès des forêts de la Russie. Dans son œuvre, la mémoire de l’arbre est toujours présente, préservée par le geste du sculpteur : la Vénus cariatide, en sa base, laisse apparent le tronc, les Torses évoquent dans leur verticalité la forêt. C’est par le bois que Zadkine vint à la sculpture initié par un oncle maternel aux techniques de la taille. « Au fond, j’ai toujours été un menuisier qui, au lieu de faire une table ou une porte, aurait été amené à tailler des images en bois ».