Jakob Gautel

Maria Theodora / Silences

Du 16 novembre 2006 au 14 février 2007

Développant une attention particulière à la précarité des êtres et des choses, l’oeuvre de Jakob Gautel transfigure la banalité tragique de l’existence en expérience poétique et esthétique. Ainsi de la rencontre avec le personnage de Maria Theodora, devenue une oeuvre multiple, une quête, à laquelle le musée Zadkine et son jardin offrent un nouvel espace où s’inscrire.

Au départ une photographie jaunie est retrouvée dans les pages d’un journal intime, datée de 1860. Elle montre une jeune femme aux traits asiatiques, mais dans une robe et une mise en scène occidentales. Maria Theodora, de père allemand et de mère sino-indonésienne, arrière-arrière grand-mère de l’artiste.

L’exposition comporte deux volets, le premier consacré à Maria Théodora réunit un livre, 120 photographies de femmes indonésiennes et occidentales l’incarnant le temps d’une pose, et un film. Le livre, Jakob Gautel, Maria Theodora, oeuvre en soi, rassemble outre ces portraits, les notes de voyage de l’artiste et des extraits du journal intime de Maria Theodora, autant de points de vue mêlant différents niveaux de narration.

Le film, Batavia 1997, tourné dans une Asie du sud-est contemporaine, emprunte son titre à l’ancien nom de Jakarta, réminiscence d’un passé colonial hollandais. Cette vidéo, montre Maria Theodora, incarnée par une actrice. Telle une revenante, elle revisite les lieux de son enfance et de sa jeunesse. Emerge, en toile de fond l’actualité sociale de la ville. « Tout dans cette oeuvre, textes et images, appelle l’absente mais c’est en creux qu’elle s’inscrit. » Cette évocation de l’absence trouve un écho particulier dans le travail de Zadkine et notamment le portrait de femme au visage en creux, « Mélancolie », de 1927 que Jakob Gautel a choisi de présenter.