Le jardin

Nombre des bronzes présentés dans cet espace à ciel ouvert, coeur battant du musée le faisant vivre au rythme des saisons, s’inscrivent dans la veine néo-classique. Ce style s’affirme chez Zadkine au tout début des années trente, époque de son voyage en Grèce et s’impose davantage encore durant son exil aux Etats-Unis. Il se traduit par un goût pour les sujets mythologiques, certains éléments formels empruntés à l’antiquité classique se mêlant à des réminiscences cubistes, tels les jeux de volumes concaves et convexes (La Naissance de Vénus, Mélancolie, Orphée, La Poétesse ou Monument pour un jardin).
Le Projet de Monument à Apollinaire, immédiatement à gauche de la sortie est représentatif de ce style. Il est l’un des quatre projets de monuments que Zadkine conçut à la fin des années trente et qu’il exposa à Paris en 1939 dédiés aux poètes qu’il
admirait. Les deux bronzes présentés au pied des grands sycomores (Orphée, Torse de la Ville détruite) occupent l’emplacement voulu par Zadkine. Erigé dans le port de Rotterdam en 1953, le Monument de la Ville détruite symbolise la destruction de cette ville par les bombardements allemands en 1941. Il est, avec la Forêt humaine, l’une des oeuvres emblématiques de la production de Zadkine à la fin des années quarante, dont le style découpé se prolonge dans les années soixante (Projet pour le Monument aux Frères Van Gogh, Girouette). Cette oeuvre au moment de sa création fut comparée à Guernica.