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Cette grande figure de Promethée, est l’un des tout derniers très grands bois que Zadkine a taillés. Elle a été exécutée dans un bois d’orme - une essence que Zadkine appréciait tout particulièrement et qui a aujourd’hui quasiment disparue - taillée d’un seul bloc. Toute l’épaisseur de la grume se fait sentir dans la taille du volume, Des effets de matière sont obtenus par les traces d’outils apparentes : gouge plate, méplate, creuse, hachette.
On remarque également un jeu très nuancé de couleurs. Une légère et fine couche de couleur blanche a été passée en surface, visible surtout dans les creux et sur le socle. Alors que le bois d’orme est d’aspect rosé, la zone de l’aubier (correspondant aux zones d’accroissement les plus récentes) vient teinter de jaune la partie supérieure de la flamme. Promethée tel que Zadkine le représente, vient de dérober le feu pour l’apporter aux hommes. La flamme qu’il serre contre sa poitrine, remonte jusqu’à son visage. Le néoclassicisme du thème - qui renvoie à la mythologie grecque - et du traitement des draperies en larges volutes – qui rappelle les tuniques antiques - se conjugue ici à la taille directe du bois. Zadkine revient périodiquement au travail du bois, à l’ébéniste qui sommeille en lui.